L’importance du Régime Forestier comme pilier essentiel de la politique forestière nationale.

Texte publié le 11 mars 2010.

Chacun reconnaît l’utilité et l’efficacité du Régime Forestier et nous pouvons en parler avec un recul suffisant pour en vanter le bien-fondé.

Malheureusement sa mise en oeuvre se heurte à des recettes aléatoires (produits des domaines aux cours fluctuants) et à la volonté gouvernementale d’asphyxier l’Etablissement qui le met en oeuvre : l’ONF.

Cette asphyxie prend des formes multiples. Tout d’abord une importante augmentation de charges nouvelles imposées à l’Etablissement (délocalisation, pensions civiles, .)

Ensuite une diminution sensible en euros constants sur la durée du versement compensateur qui est une composante importante du Régime Forestier.

Dans ce contexte l’ONF s’efforce d’équilibrer les comptes en diminuant les emplois et autres dépenses et en s’efforçant d’orienter son activité sur les activités les plus rentables.

Au fond ce sont les Personnels qui subissent cette politique avec des conditions de travail qui se détériorent et un stress amplifié par le manque de visibilité sur l’avenir. Cela explique sans aucun doute que nous soyons en tête des entreprises où le taux de suicides est malheureusement très élevé rapporté aux effectifs.

La nouvelle organisation aggrave encore la situation en portant atteinte à la pluridisciplinarité (organisation par secteur d’activité) et en modifiant considérablement les conditions de travail et attributions des Personnels techniques et administratifs.

Mais cela a également de graves conséquences sur la gestion forestière.

Les communes ont un service de moins bonne qualité pour un coût toujours plus élevé. La gestion multifonctionnelle est abandonnée au profit d’une gestion rentable à court terme.

Mobiliser du bois, développer les conventions lucratives sont aujourd’hui les piliers de cette nouvelle politique. Le plus souvent les discours à connotation environnementale ne sont que des slogans pour cacher ces orientations. On retiendra les plus marquantes :

produire plus pour préserver mieux ou encore la notion de biodiversité ordinaire opposée à la biodiversité remarquable !

Nous pourrions encore développer le contexte en évoquant notamment les relations sociales déplorables à l’ONF, mais je me limiterai volontairement à ce bref rappel pour passer maintenant à l’analyse du Budget 2010 qui nous est soumis.