ANCT, CAP 2022 : la réorganisation et la privatisation des services de l’Etat sont « en marche »

Texte publié le 10 août 2018.

Communiqué de la FNEE-CGT

Le 24 juillet dernier, le Premier ministre a pris deux circulaires qui traduisent le contenu du rapport CAP 22 ainsi que celui du rapport sur la création de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) actuellement en circulation.
Pour les rédiger, le Gouvernement s’appuie sur un sondage Ipsos de février 2017 commandé par l’Association des administrateurs territoriaux qui souhaitait étayer ses 20 propositions aux candidats à la présidentielle. Oui, ce sont donc 1004 personnes du « grand public » et de 500 fonctionnaires territoriaux (voyez le déséquilibre) qui décident des orientations du service public français. Pas étonnant que le résultat soit catastrophique !

Ces deux circulaires enjoignent respectivement à chaque ministre et à chaque préfet de région de :

 réorganiser son administration centrale pour plus de déconcentration ;
 réorganiser ses services déconcentrés avec l’abandon de certaines missions pour réduire les effectifs et accélérer la privatisation des services publics ;

Pour la CGT, ces injonctions prennent en étau les personnels de la fonction publique d’Etat : d’un côté les ministres doivent déconcentrer les missions et personnels d’administration centrale, de l’autre côté, les préfets reçoivent injonction de revoir, une fois encore, leurs effectifs à la baisse !

Il s’agit là d’une opération de réduction drastique du secteur public et de ses postes par :
 L’hybridation public/privé ou la privatisation des missions en faisant passer les personnels sous le pavillon du droit du travail ;
 La décentralisation des missions de l’Etat aux collectivités territoriales elles aussi fortement soumises à des réductions d’effectifs.

Pour la CGT, ce coup de grâce porté au secteur public par le Gouvernement jette les fondements d’une société déréglementée volontairement inégalitaire.

La CGT dénonce cette énième remise en cause du secteur public et entrevoit déjà ses conséquences sociales désastreuses pour les agents qui sont tout à la fois citoyens et usagers.

Montreuil, le 2 août 2018