COP 28 : des avancées en demi-teintes

Texte publié le 15 décembre 2023.

La COP28, qui vient de se conclure à Dubaï, débouche sur un texte final entérinant des avancées réelles, autant qu’inespérées, par rapport aux négociations précédentes. S’il convient de saluer ces progrès, les lignes directrices tracées par cette COP – censées orienter les politiques nationales de lutte contre le changement climatique – ne sont toujours pas à la hauteur de l’urgence environnementale et sociale.

Pour la première fois depuis le début du processus des COP en 1992, on y trouve mention explicite au fait de « renoncer aux combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques […] afin de parvenir à un bilan net nul d’ici à 2050, conformément aux données scientifiques ». Ce n’était pourtant pas gagné, tant les manœuvres honteuses de la présidence émiratie et des principaux États pétroliers pour éviter de voir apparaître un tel langage ont été intenses, faisant même jouer les prolongations de 24 heures aux négociations. Une avancée qui permet de conserver un brin de crédibilité à l’objectif de maintenir le réchauffement en dessous des 1,5°C et d’espérer que les températures se maintiennent bien en-dessous des 2°C, alors que les trajectoires actuelles des pays nous amènent vers des températures allant jusqu’à +2,7°C.

La CGT rappelle que chaque dixième de degrés en trop compte et aura des conséquences catastrophiques qui affecteront la vie de milliards d’êtres humains, forceront la migration pour centaines de millions d’entre elles et eux et entraîneront vers une mort – pourtant évitable – de trop nombreuses personnes.

Néanmoins, ces mentions importantes ne resteront que de belles intentions, si elles ne sont pas accompagnées de politiques conséquentes et c’est ici que le bât blesse. De nombreux flous restent présents dans les formules utilisées, laissant la porte ouverte à une exploitation continue de certaines énergies fossiles pendant cette période de transition. Des solutions technologiques sont aussi fortement plébiscitées alors que beaucoup d’entre elles ne sont pas éprouvées.

C’est aussi sur la question de la justice sociale et climatique que les résultats sont infiniment loin du compte. Puisque les États riches et principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre continuent de faire un pied de nez au principe politique de « responsabilités communes et différenciées », central dans les COP. Et, sans mécanismes de coopérations, sans réel transfert de technologie et sans moyens conséquents alloués aux pays en développement, la transition restera un vœux pieu. Sur tous ces aspects, les engagements concrets sont à mille lieux des objectifs.

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