Destruction de l’essai de vignes transgéniques de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de Colmar, nuit du 14 au 15 août 2010

Texte publié le 23 août 2010.

Communiqué de presse du syndicat national CGT de l’INRA

Ceux qui se trompent de combat donnent des armes aux adversaires d’une
recherche publique indépendante.

L’expérience sur les plantes transgéniques de Colmar vient d’être détruite
pour la seconde fois. Ce n’est plus un fait divers, mais un acte politique
majeur que notre syndicat CGT-INRA tient à dénoncer comme tel.
Comme il le rappelait lors du premier « Grenelle de l’environnement », notre
syndicat CGT-INRA appuie tous ceux qui résistent à l’installation des
cultures d’OGM en France et, plus largement en Europe, sous la pression des
multinationales du grain et contre l’avis des paysans.

Mais, nous condamnons cet acte parce qu’il s’appuie sur une démarche
obscurantiste, limitant a priori l’évolution des connaissances sur le
fonctionnement des plantes dans leur environnement, et prétendant ériger en
tabou les recherches sur les plantes transgéniques.

Cette démarche est d’autant plus paradoxale que l’essai détruit fait partie
des travaux destinés à rechercher une solution alternative à des
traitements chimiques lourds pour lutter contre les vecteurs du court noué,
et jugés trop toxiques pour l’environnement et la santé des viticulteurs.

Les démarches scientifiques qui explorent le vivant et qui s’intéressent à
de nouvelles voies d’amélioration des plantes relèvent de l’activité
normale d’un institut public de recherches finalisées tel qu’est l’INRA.
Les organisateurs de la destruction de l’essai de Colmar font fausse route ;
agir ainsi porte objectivement tort à la recherche agronomique publique et
à une agriculture soucieuse de la préservation du milieu et de sa
biodiversité, au service du genre humain.

Certes, les messages envoyés par le Gouvernement et relayés par la
Direction Générale de l’INRA vers les grands groupes, souvent
multinationaux, comme les accords stratégiques et sa politique de brevetage
du vivant et des connaissances, induisent de plus en plus de confusion dans
l’opinion publique, l’éloignent de la recherche et dévoient les efforts des
salariés de l’INRA.

Notre syndicat CGT-INRA, avec l’ensemble de la communauté scientifique,
technique et des utilisateurs, défend les missions de service public de
l’Institut, et œuvre pour qu’il recouvre celles qui lui ont été retirées ;
c’est la seule attitude qui permettra de reconquérir et de légitimer la
confiance de nos concitoyens.

Notre syndicat CGT-INRA apporte son soutien à celles et ceux de nos
collègues dont l’outil de travail et de recherche a été détruit, à celles
et ceux qui œuvrent quotidiennement pour mieux comprendre les processus de
la production agricole et aider à l’améliorer et, plus généralement, le
fonctionnement du vivant.

Il agit avec eux et avec l’ensemble des salariés du monde agricole, qui
font face à une des pires crises de leur histoire, pour contribuer à
imposer des solutions efficaces et socialement justes face aux multiples
enjeux de l’agriculture et de la ruralité.

Saint-Cyr, le 23 août 2010