COMMUNIQUE DE LA CGT- FORET : TROP, C’EST TROP !

Texte publié le 14 février 2009.

Une humiliation ! Voilà ce qu’a ressenti le négociateur de la Cgt-Forêt à l’issue de la fameuse séance du 6 février dernier au cours de laquelle le Directeur Général de l’ONF (Pierre-Olivier DREGE) n’a vraiment pas fait dans la dentelle.

Ainsi a t-il osé proposer d’emblée à la signature un texte enjoignant aux organisations syndicales, « pour une période de cinq années renouvelable, à renoncer à toute action visant directement ou indirectement à perturber le bon fonctionnement de l’Etablissement ». Ce qui revient à bâillonner toute action syndicale ad vitam aeternam, grève comprise puisque le but d’une grève est bien de « perturber le bon fonctionnement » de l’entreprise ou du service !

Même si ce texte a été quelque peu adouci au cours de la journée, il n’en reste pas moins inacceptable, tout simplement parce que le Directeur Général n’a aucune compétence pour juger de « l’irrégularité » ou de « l’illégalité », donc du bien-fondé, d’une action syndicale. C’est son caractère massif et durable qui la légitime, rien d’autre ! Il en a toujours été ainsi dans l’Histoire. Pour ne prendre qu’un exemple, la grève n’est devenue « légale » qu’après avoir été légitimée de la sorte… Autre exemple : l’action de Cérilly, le 14 octobre dernier, pourtant « illégale » selon les critères du Directeur Général, mais très massivement suivie par les personnels, n’a finalement donné lieu à aucune poursuite judiciaire.

La vérité est que M. DREGE ne supporte plus de voir son plan de restructuration (baptisé « plan Fillon-Drège ») contesté par une frange toujours plus importante de personnels, cadres compris, ainsi que par une Intersyndicale nationale toujours aussi soudée qui a de plus l’audace de proposer des solutions alternatives relayées par les médias ! De plus en plus isolé, il ne lui reste guère que l’arsenal répressif pour imposer son plan et faire revenir tout le monde dans le « droit chemin ».

Les négociations désirées par les uns et les autres avaient pourtant démarrées sur de bonnes bases comme l’atteste le relevé de décisions daté du 8 janvier dernier, lequel fut très bien accueilli par les personnels. Mais la confiance qui semblait être retrouvée s’est vite dissipée lorsque le Directeur Général a déclaré que « tout ce qui a été décidé avant le 23 décembre 2008 est irréversible, donc non négociable ». Ce qui voulait dire qu’il n’était pour lui pas question de revenir sur les résolutions du Conseil d’Administration du 17 novembre précédent qui ont justement avalisé ce plan Fillon-Drège. De même, au cours du débat qui s’est entamé concernant l’organisation des services, il a bien fait comprendre qu’il resterait intransigeant sur la suppression du triage en tant que tel et sur le redéploiement des personnels de soutien, deux points pourtant extrèmement sensibles. Dans ces conditions, que restait-il à négocier, à part des broutilles ? Les actions ont donc tout naturellement repris de la vigueur, ce que M. DREGE n’a pas supporté, d’où l’impasse actuelle.

Pour la Cgt-Forêt, seul un rapport de force conséquent pourra dorénavant débloquer la situation. C’est pourquoi elle se félicite de la réponse unanime de l’Intersyndicale nationale à cette provocation du 6 février dernier, même si les négociations sont rompues. Le Directeur Général possède toutes les cartes en main pour qu’elles puissent reprendre rapidement. Il lui suffit d’entendre les revendications portées massivement par les personnels et de les prendre en considération, entre autres sur le triage, sur le maintien des sites de proximité, sur l’évolution des métiers des personnels administratifs qui ne doit surtout pas être contrainte. De même sur une réforme générale et nécessaire du financement de l’ONF, réflexion à mener concomitamment avec les tutelles, sans parler de l’emploi qui concerne autant les personnels de droit public que de droit privé…

Les actions doivent donc s’amplifier ! En conséquence, la Cgt-Forêt appelle les personnels à se réunir rapidement en assemblées générales pour en débattre. La concernant, ses militants feront à cette occasion des propositions concrètes, lesquelles sont destinées à relayer mais également à enrichir celles émanant de l’Intersyndicale nationale.

Paris, le 13 février 2009
Le secrétariat national de la Cgt-Forêt