GRETA : la mission de formation des adultes de l’Éducation nationale est gravement menacée

Texte publié le 26 janvier 2012.

A l’initiative du gouvernement, le ministère de l’Éducation nationale a engagé une réforme des GRETA,
chargés de la mission formation continue de l’Éducation nationale. Le réseau des GRETA est l’un des
plus grands opérateurs de formation continue en France. Réseau dynamique, il forme chaque année
près de 500 000 stagiaires : salariés et demandeurs d’emploi (dont une majorité de catégories ouvriers
et employés), jeunes sortis du système éducatif. Dispositif indispensable de la cohésion sociale, le
réseau des GRETA est un outil public de formation continue de haute utilité sociale : il est garant d’un
maillage fort des territoires, au plus près des citoyens et des entreprises, jusque dans les territoires les
plus reculés et contrairement au privé dont l’unique ressort est la rentabilité financière.

Au prétexte d’une indispensable réforme qui devait avoir pour objectif l’amélioration du fonctionnement
des structures et de la gestion des personnels, l’État se désengage en remplaçant l’actuelle structure
juridique des GRETA rattachés à un établissement public local d’enseignement (EPLE) par un
Groupement d’Intérêt Public (GIP) autonome. Le ministère place ainsi la formation continue des
adultes en marge de l’Éducation nationale. Il veut faire supporter aux GIP-GRETA des charges
financières nouvelles. Les personnels ne seront plus des agents de l’Éducation nationale. Ce projet
pose de nombreuses difficultés techniques, juridiques et financières ignorées par le ministère. Il remet
en cause la viabilité des GRETA et donc de la formation continue des adultes dans l’Éducation
nationale

Le ministère s’obstine et travaille en catimini sur cette réforme sans dialogue social et sans négociation,
alors que ce projet a été rejeté unanimement par les organisations syndicales. Tous les acteurs -
administratifs, formateurs, coordinateurs, conseillers en formation continue, services formation continue
des rectorats, agents comptables, chefs d’établissement...- qui sont opposés à cette réforme dénoncent
le mépris envers les personnels qui font vivre, grâce à leur engagement et leur implication, un réseau
des GRETA efficace et puissant dans un environnement concurrentiel, alors qu’ils exercent aussi des
activités de service public d’utilité sociale.

Les organisations syndicales signataires (CGT Éduc’action, Sgen-CFDT, SNCL-FAEN, Snes-FSU,
Snuep-FSU, UNSA-Éducation,SUD ) réaffirment leur opposition à la structure juridique du GIP pour les
GRETA et demandent l’ouverture d’une véritable négociation pour définir une réforme porteuse de
progrès pour l’ensemble du réseau et des personnels qui :
 garantisse la viabilité des GRETA, préserve la cohérence du réseau et son appartenance au
service public d’éducation par une structure juridique autre que celle correspondant au GIP ;
 reconnaisse enfin l’engagement et l’implication des personnels des GRETA depuis de
nombreuses années ;
 maintienne un maillage des territoires qui préserve une offre de formation continue de
proximité ;
 revienne sur les décisions de désengagement de l’État concernant notamment les postes de
conseillers en formation continue.

Elles appellent à une journée d’actions jeudi 9 février dans toutes les académies sous forme de
rassemblements, grèves, assemblées générales départementales ou académiques. Un dépôt de
préavis de grève est déposé nationalement.
Elles invitent à la réunion d’intersyndicales territoriales pour organiser les modalités d’actions et
demander audience au recteur. L’intersyndicale nationale demande à être reçue par le ministre

Communiqué de presse du 17 janvier 2012